Conséquences accords UNÉDIC 2014
Les conséquences des accords Unédic de 2014 sont prévisibles. Afin de fixer les esprits des intermittents du spectacle sur les effets de cette « potentielle » nouvelle franchise, nous nous sommes livrés à un exercice simple. Il ne s’agit pas d’un reflet de la réalité du marché du travail dans la culture. Mais nous avions envie de comprendre les effets pervers qui pourraient se cacher derrière une formule de calcul à priori réfléchie par ses auteurs.
Nous comparons dans ces graphiques, les effets de la formule actuelle et de la formule future. D’abord en bloquant le nombre d’heures effectuées mais en faisant évoluer le salaire. Puis en faisant l’inverse : en bloquant le salaire mais en faisant évoluer le nombre d’heures travaillées. Intéressant, non ?
Nombre d’heures fixe /Salaire évolutif
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Artistes ou techniciens, la nouvelle formule de calcul impacte immédiatement les petits salaires quand l’actuelle les indemnisait dès les premiers jours ou presque. À terme, ils se verront probablement dans l’obligation de trouver d’autres sources de revenus pour compléter ceux provenant de l’exercice de leur profession, et finiront peut-être par ne plus remplir les conditions d’accès à l’intermittence du spectacle.
Si c’est l’objectif poursuivi, il a des chances d’être atteint. Mais il ne résoud rien. Au contraire, il aggrave la situation de précarité dans laquelle ces personnes vont se retrouver.
Autre injustice apparente générée par le nouveau système : plus le salaire augmente plus le nombre de jour de franchise se stabilise. Dans la formule actuelle, la croissance du nombre de jours étaient exponentiellement liée à rémunération de référence. On peut se demander pourquoi les créateurs de la formule ont jugé opportun de ne plus « pénaliser » les rémunérations élevées.
Salaire fixe/Nombre d’heures évolutif
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La nouvelle formule de calcul envoie décidément un mauvais message.
Nous sommes dans une période difficile où les négociations sur les salaires avec les employeurs sont tendues. Les rémunérations proposées sont parfois même revues à la baisse. De plus, les petites compagnies et les structures de productions fragiles vont devoir appliquer l’augmentation des taux de contributions ce qui va encore plus les amener à proposer des diminutions de salaires (que leurs employés finiront par accepter).
Et voilà qu’on nous présente une formule de calcul qui, à salaire identique, augmente le nombre de jours de franchise quand on augmente le nombre d’heures travaillées. Bref, il s’agit ni plus ni moins à terme d’une incitation à refuser du travail. Ou à ne pas le déclarer. Dans les cas, c’est une catastrophe et ce serait l’opposé de l’effet recherché.
Décidément, ceux qui se prétendent des partenaires sociaux et qui gèrent l’UNÉDIC ne savaient déjà pas ce que négocier voulaient dire. A l’évidence, ils ne savent pas non plus compter et font la démonstration qu’ils font bien peu de cas des gens qu’ils sont supposés prendre en charge.